Toujours à la recherche de nouveaux textes enrichissant, je suis tombé lors de ma lecture quotidienne du blog de Vinvin sur une superbe fable ma fois assez méconnue... La voici dans son intégralité.
Ah oui, âme sensible s'abstenir...
N'oubliez pas de visiter son blog http://cdelasteyrie.typepad.com
Le caniche et la chatte
Dans un jardin fleuri au détour d’un village,
Un caniche enhardi surveillait une chatte.
Frisé sous la tempête,
Compressé des roupettes,
Le mini doberman aux allures de trompette,
Rêvait à la féline depuis son plus jeune âge.
La chatte enrubannée dans un voile de dédain,
Détournait son regard dès le petit matin.
Majestueuse et immonde,
La bête pudibonde,
Frôlait les herbes hautes telle une superbe blonde,
Obligeant le caniche à se servir des mains.
“Dis-moi la chatte, fais pas ta réticente !”
Lance-t-il à contre coeur à sa belle pudique.
“Dix ans que j’attends ça, comme un fou je patiente.
Je me traîne à tes pattes tel le psychopathe,
Je surveille tes mouvements comme une sentinelle,
Je renifle chaque instant les traces de tes ardeurs,
Je t’admire chaque jour somptueuse citadelle.
J'te mangerais bien, la chatte, si tu m’ouvrais ton coeur,
Je t’aimerais obscure, rayonnante et fidèle,
Je protégerai tes jours contre les maraudeurs,
J’animerai ton corps, jusqu’au fond de ta moelle.”
La chatte, brûlante sur le toit humide et glissant,
Entend la douce complainte du caniche passionné.
Emue sous son pelage de chatte, enfin touchée,
Elle s’apprête à descendre, rejoint son soupirant.
Mais le sort en amour est souvent minaudant,
Et la chatte en glissant se brise tous les os.
Moralité, qu’on se le dise : si tu veux te faire une belle chatte, fais pas le caniche.
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