L’effet de surprise d’une telle nouvelle s’amenuise dans le Royaume pour progressivement se banaliser - elle est de plus en plus courante -. General Motors, par la voix de son Président Europe M. Carl-Peter Forster, a annoncé l’arrêt de la production à Anvers des voitures de marque Opel Astra à partir de 2010 et ce, à l’occasion de la sortie du nouveau modèle de la marque.
Cette nouvelle se traduit par la suppression d’une équipe de la manufacture soit près de 1.400 personnes sur un effectif en Belgique de 4.760 salariés. Il faut savoir que l’usine d’Anvers spécialisée dans la production de la marque Astra était en concurrence cette fois-ci avec des usines du groupe : polonaise, britannique, allemande et suédoise.
Un porte-parole de GM Belgique a précisé : « L'usine polonaise est hors catégorie. Mais les sites belges, anglais, allemand et suédois sont très proches en ce qui concerne les coûts, la production et la qualité. Ce sont donc des considérations commerciales qui ont joué. Ainsi, la marque Opel est très forte en Allemagne, tout comme la marque Saab en Suède et Vauxhall au Royaume-Uni ».
Il apparaît donc d’une part, qu’ en Belgique, les coûts patronaux sont plus importants qu’en Pologne et d’autre part, que le Royaume n’a plus aucune force commerciale comparable à l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la Suède au sein de l’Union Européenne. Bref c’est fatal à la préservation de l’emploi à Anvers au sein du Groupe GM.
Les Belges commencent à en avoir l’habitude. C’est déjà la troisième fois (Ford Genk, VW Forêt et Opel Anvers) depuis qu’il est Premier Ministre que Guy Verhofstadt se voit annoncé une telle mauvaise nouvelle alors même que le programme politique a toujours été de créer plus de 200.000 emplois dans notre pays.
Quelles sont les raisons de ces licenciements ? Y a-t-il des moyens de les éviter ?
Je ne prétends absolument pas pouvoir apporter des réponses à ces deux questions. Toutefois, je me demande tout de même si le fait que des pans entiers de l’économie nationale belge appartiennent de plus en plus à des multinationales étrangères : françaises, allemandes, américaines, et autres n’est pas de nature à rendre la Belgique, ses citoyens et ses politiciens spectateurs face à la perte d’emplois en Belgique sans omettre la perte d’indépendance économique au profit des pays voisins et étrangers.
Un ami bien informé m’a indiqué qu’outre la brique dans le ventre, le Belge a le compte épargne fermé : soit il préfère mettre ses deniers en banque qu’investir dans les entreprises de toutes tailles, créatrices potentielles d’emplois et pourquoi pas de contrôle. Il y aurait près de 25 milliards EUR épargnés dans le Royaume soit pas mal d’argent susceptible d’être injecté dans des projets économiques et écologiques belges.
La Belgique serait-elle à vendre ? Dites-nous ce que vous en pensez !
Bonjour Raph. Merci pour ce commentaire très complet. Je pense que vous avez effectivement raison. Mais je me pose toutefois la question de la volonté tant de la population et des politiques surtout dans le sud du pays pour que la Belgique prenne la route de la modernisation et du positionnement stratégique du pays au sein de l'Union européenne et ce face à la mondialisation. Il me paraît utile de faire en sorte que la population prenne en main son avenir et que chacun tout en conservant des sentiments de solidarité minimale soit enclin à prendre en main sa destinée.
Certains amis me disent : "le reste du monde a faim" et quand on a faim, on se bat.
Se reposer sur ses lauriers n'est sûrement pas la meilleure chose à faire puisqu'entre temps les pays émergents et bientôt, certains pays africains vont prendre la voie du capitalisme avec pour les entrepreneurs l'avantage d'avoir des coûts salariaux limités.
Rédigé par : Patrick Mbaya | 23 avril 2007 à 10:24
Au regard de la mondialisation (économique et politique), la Belgique doit faire preuve d'imagination et miser un peu plus sur ses capacités/qualités intrinsèques. Le travailleur belge est plus qualifié et apparemment plus efficace que les autres travailleurs Européens.Il faut que la Belgique s'inscrive d'avantage dans la politique européenne en jouant sur ces points. Je ne pense pas que la protection de l'emploi en Belgique passe par une certaine "privatisation nationale" de nos entreprises. Parce que même en faisant cela, dans un secteur primaires déjà existant, nos travailleurs coûteront toujours plus cher que d'autres travailleurs européens, et donc nos entreprises seront moins compétitives. Dès lors, les belges ayant investits dans ces sociétés se verront pénalisés financièrement. Je pense que la politique actuelle est peut-être la bonne, investir dans la formation des personnes et augmenter la valeur ajoutée du patrimoine "travail" belge. Et ainsi évoluer vers une société à la pointe du progrès, en avance sur nos voisins ayant l'avantage de la masse de travailleurs. Un dernier point pour la Belgique et qu'elle est géographiquement très bien et stratégiquement située, plaque tournante de l'Europe. Joue-t-elle assez sur ce point?
Finalement, le belge investit très peu en bourse et dans des projets financiers... N'est-ce peut-être pas du à la politique menée jusqu'il y a peu, qui mettait l'indépendant au banc de la société? L'état (wallon) a réprimé toutes initiatives personnelles pendant des décénnies, pas d'aide, pas de support. Pendant que ceux qui réussissaient quand même étaient montrés du doigt. L'état n'a pas montré le bon exemple aux Belges (surtout Wallons..).
Créer de l'emploi a tout prix, court terme, sans vision du future n'est pas la bonne solution (injecter de l'argent dans une métalurgie à l'agonie pour conserver de l'emploi?). Il faut reconstruire de bonnes bases et jouer sur les qualités intrinsèques de notre pays, il faut du dynamisme économique et une vision qui serait disons, plus long terme?
Rédigé par : Raph | 19 avril 2007 à 09:05