Comme
promis j’ai assisté hier soir à la première diffusion hors prime de « Secret
Story ». c'est donc dans la quiétude de mon
appartement que je vais vous conter mon expérience , je suis accompagné d’une bonne bouteille de vin, bercé par Vivaldi (le
classique accroît ma verve et mes délires d’écrivain du dimanche),
artifice bien nécessaire, pour tenter de tourner en dérision cette nouvelle tragédie
télévisuelle.
Du concept
je n’en avais qu’une vague idée, quelques djeuns triés sur le volet (castés
comme on dit…) enfermés dans une villa remplies de caméras épiant leurs
moindres faits et gestes, écoutant leurs conversations hautement philosophiques
(je suppose…).
Bon jusque
là rien de bien original, la piscine est là, comment l’éviter, elle a élevé
au rang de star deux anciens « loftiens » pour quelques exercices de
nage synchro ! Mais alors on m’aurait menti, même l’animateur n’a pas
changé…
L’Angsoc du
coin, en l’occurrence TF1, a tout de même renommé « Loft Story » en « Secret
Story » c’est subtile, ça doit bien vouloir dire quelque chose…Il m’a donc
fallu Googler pour découvrir les tenants et les aboutissants.
Bon je
résume en vitesse la définition trouvée, ici point de pamphlet, le journaliste
est sous le charme de l’émission, trente lignes pour expliquer ce succédané du
loft, le tout avec un style enjoué, excité comme une puce sous ecstasy, il faut
le vouloir ou être payé au mot…
La villa s’appelle
donc la maison des secrets (d’où le nom de l’émission…), les candidats seront
enfermés pendant plus de deux mois avec chacun un secret à ne dévoiler sous
aucun prétexte (forcement sinon ce n’est plus vraiment un secret…). Chacun démarre
avec une cagnotte et peut la faire fructifier soit en trouvant ce que cache,
dans le tréfonds de leur âme, les autres participants, soit en participant à
des missions spéciales qui parfois seront liées à leur secret (ils vont finir par
semer la confusion…).Bien sur
des surprises seront présentes dans la maison qui renfermera ses propres secrets
(quelqu’un peut-il m’aider à ne plus répéter ce mot !). Chaque semaine il y aura donc un prime avec
comme enjeu rester dans l’émission.
Je reprends
le paragraphe précédent, je mixe avec ce que j'ai vu hier dans l'émission et je traduit, la villa s’appelle la maison de
la délation, de pauvres esclaves en quête de célébrité, le cerveau ramolli par les fast-food et les
sketchs de Bigard, seront cloîtrés pendant 2 longs mois à la merci d’une chaîne
poubelle qui fera tout pour les manipuler, les décrédibiliser (ce ne sera pas
le plus dur à réaliser…) et les faire craquer.
Le but sera donc de créer un sentiment d’insécurité
et de paranoïa afin de provoquer le plus de tension possible et ainsi pulvériser
l’audience.
Les futur « Hasneverbeen » essayeront
donc, munis de leur QI d’éponge, de se cacher
mutuellement leur secret, d’élaborer des stratégies, de faire craquer leurs
amis de chambrées et ainsi ramener le plus de fric possible à la maison.
Bien
sur les prisonniers pourront collaborer (le verbe est choisi avec soin et colle
parfaitement avec une certaine époque ou la délation était elle aussi
récompensée…Je ne ferai même pas de commentaire sur les initiales de l’émission…)
avec la voix « Orwellienne »
de la maison.
La villa aura elle aussi ses propres pièges comme des sables
mouvant, des canapés à coussins étouffants, les téléspectateurs dans un soucis
d’interactivité pourront voter si le candidat doit mourir ou non, il est quand
même important de faire participer le public…Je m’emporte un peu sur la fin et
je m’en excuse mais j’ai difficile de tourner tout cela en dérision.
Et je m'indigne et ils s'indignent et cela ne rime à rien, cinq millions de personnes ont regardé le prime samedi, le reste a regardé Fort Boyard, je suis dépassé...Des dépèches Belga et Afp nous annonces même les nouvelles de l'émissions chaque matin entre la guerre en irak et le massacre du Darfour, je craque...
Je vais
donc vous avouer mon secret directement, je n’écrirai plus sur cette merde, ce
genre de programme me déprime, son évolution me fait peur, si cette fois nous sommes revenus
en arrière, aux origines de la télé-réalité, c'est peut
être par manque d’idéesou parce que le public n’est pas encore prêt à aller plus loin, qu'il ne le soit jamais...
« Vint
le moment où la souffrance des autres ne leur suffit plus : il leur en
fallut le spectacle »
Amélie
Nothomb
« Acide
sulfurique » aux éditions Albin Michel
Voilà c'est terminé, veuillez éteindre la télévision, votre pc et reprendre une activité normale...