La Belgique francophone a suivi avec assiduité les élections présidentielles françaises, captivée par ce premier tour présentant 12 candidats, de l’extrême-droite jusqu’à l’extrême- gauche. L’énigme était : est-ce que François Bayrou viendra perturber le second tour tant attendu : la guerre des opposés, la gauche contre la droite ? Nous savons ce qu’il en a résulté : Nicolas Sarkozy sera le nouveau Président investi ce 16 mai 2007 à 11 heures.
Sarko souhaite un gouvernement restreint en nombre de ministres à l’instar de la Belgique " fédérale " (15 ministres y compris le Premier). Ses membres seraient issus tant de la droite (évidemment – comme le Président Nicolas Sarkozy) que de la gauche (l'ex-ministre socialiste des Affaires étrangères Hubert Védrine et la PDG d'Areva Anne Lauvergeon, ancienne collaboratrice du Président Mitterrand) en passant par le centre (membres de l’UDF) avec une attention à la représentation des femmes au gouvernement.
La Belgique est entrée dans la période électorale qui menera aux élections du 10 juin 2007. Les Belges sont appelés à élire au suffrage universel suivant scrutin proportionnel les membres des chambres fédérales en l’occurrence de la Chambre des représentants et du Sénat.
Dans le Royaume belge, il y a un Roi qui est le chef de l’Etat de droit. Il n’est pas élu par les citoyens. Il y a un Premier ministre qui n’est pas non plus élu par les citoyens mais choisi par le Souverain et la règle voudrait que le parti qui l’emporte sur tout le territoire belge soit celui qui a le plus grand nombre de sièges à la Chambre des représentants qui présente un Premier ministre.
Ces dernières semaines, il y en a plus d’un qui souhaite revendiquer ce poste bien avant même que le peuple ne s’exprime. D’Elio Di Rupo (PS) à Louis Michel (MR), en passant par Didier Reynders (MR), Yves Leterme (CD&V), Johan Vandenlanotte (Spa) et évidemment Guy Verhofstadt (Open VLD).
Il y en a également plus d’un qui trouve dommage que les Flamands ne connaissent pas les Francophones et vice versa et qu’en définitive les Wallons ne votent pas pour des Flamands et inversément. On lance l’idée d’une circonscription électorale unique et nationale… Pratiquement, qu’est-ce ? Nous verrons… Par contre, il me semble que nous oublions qu’in fine, la situation actuelle stigmatisée par la « Docu-Fiction » de la RTBF, est le résultat des différentes révisions constitutionnelles – qui auraient fait de la Belgique un Etat autant démocratique qu’un exemple pour plusieurs Constitutions dont celles de la République démocratique du Congo - . On omet qu’à une période pas si lointaine que cela, les partis politiques belges étaient nationaux et que dès lors, les Flamands et les Francophones se rencontraient plus souvent. On oublie que le monde est parsemé d’Etats fédéraux ou régionaux autres que la Belgique où il n’existe que deux ou trois partis politiques qui ont la caractéristique d’être nationaux et de permettre les échanges entre les différents Etats fédérés, les différentes régions et en particulier les différentes sensibilités (l’Allemagne, la Suisse, la France et l’Italie pour n’en citer que quelques-uns).
L’année prochaine, la Belgique sera également prise dans l’engouement des élections présidentielles américaines. D’une part, parce qu’il en sera peut-être enfin fini des Bush à la présidence (quoique un Bush peut en cacher un autre) et que d’autre part, soit une femme, Hillary Clinton (http://www.hillaryclinton.com/splash/) soit un « black » Barack Obama (http://www.barackobama.com/) sera investi(e) par le Parti démocrate et pourquoi pas un « Two on one ticket » Hilarry à la présidence et Barack comme son adjoint (aux Etats unis, le vote aux élections se fait pour le président et son vice-président sur le même bulletin).
En attendant, pourquoi ne pas rendre les élections fédérales belges plus intéressantes pour ses citoyens ? Pourquoi ne pas rendre l’humain (belge) au centre de son avenir, de ses choix et qu’il en soit le véritable responsable ? Pourquoi ne pas arrêter de décider dans des sphères que personne ne comprend et qui font de la politique belge indigeste ? Nos hommes et femmes politiques ne rêvent-ils pas d’investiture à la Sarko, à la Clinton, … devant des milliers de membres ?
PolyBlog invite les premiers ministrables à débattre ensemble devant les citoyens via la télévision et pourquoi pas via l’Internet … Nous attendons vos réactions.
Commentaires